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Risque technologique et rôle des militaires

jeudi 9 avril 2015, par Sylvain Pérot

Copte rendu de la formation à Château-Chinon et au barrage de Pannecière du jeudi 16 octobre 2014

Le trinôme académique de Bourgogne développe ses actions, en variant les thèmes, les acteurs et les lieux : cette rentrée 2014 témoigne de cette vivacité, que seul le renouvèlement peut garantir !
Le 16 novembre 2014, le trinôme a donc organisé une journée d’information sur le thème « risque technologique et rôle des militaires » dans le département de la Nièvre. Le DMD58 (Lcl Durand) et son équipe ont parfaitement géré cette action déconcentrée, en fédérant les énergies de la DMD, de la préfecture, des élus locaux, des exploitants techniques concernés, ainsi que du lycée François Mitterrand qui nous a accueillis de façon exemplaire.
Le bus affrété par la DMD21 a recueilli les dijonnais dès 6h30… autour du café-croissants traditionnel du trinôme ! À peine 2h plus tard, nous arrivions au lycée Mitterrand de Château-Chinon, où nous attendaient le reste des invités, venus de toute la Bourgogne : cinquante cadres, enseignants et dirigeants de l’éducation nationale, quelques élus locaux directement impactés, et des représentants de l’IHEDN. Au total une assemblée de 65 personnes, qu’il avait fallu limiter.
Après les propos d’accueil de M. le proviseur, qui nous recevait avec plaisir dans ses murs, l’inspecteur d’académie M. Falconnet rappelait le rôle du trinôme académique et les actions, passées et à venir. Le Lcl Durand décrivait la journée : Le thème retenu cette fois était celui des risques technologiques associés à un ouvrage de type barrage, les réactions planifiées, le rôle des armées, puis l’indispensable visite sur site ! Pour terminer la journée sur une note mémorielle, un passage au mémorial du Maquis Bernard permettait aux professeurs présents d’envisager des ouvertures pédagogiques.
Responsable du barrage de Pannecière, au sein du dispositif global « Seine grands lacs », M. Glasser nous a présenté son ouvrage. Destiné à réguler le cours de l’Yonne, affluent important de la Seine, ce barrage vise à limiter l’impact des crues centennales telles qu’observée en 1910 (débit multiplié par dix par rapport aux années normales), comme à assurer un débit d’étiage suffisant (la Seine pouvant se traverser à gué en 1943 à Paris !). L’ensemble des retenues des 4 barrages du dispositif représente un milliard de mètres-cubes, un cube de 1km de côté… Le barrage de Pannecière est une construction originale : il n’est pas purement massif, mais repose sur 13 voutes inclinées sur lesquelles s’appuie l’eau, sur une hauteur de plus de 50 mètres.
La gestion des niveaux, à la hausse comme à la baisse, relève d’une anticipation calculée, s’appuyant sur les prévisions météorologiques proches et sur les statistiques plus lointaines, pour garantir le meilleur taux de remplissage et l’utilisation rationnelle du potentiel retenu.
La préfecture de la Nièvre, par l’intermédiaire de son chef de la protection civile, nous a ensuite détaillé le plan particulier d’intervention associé au barrage. M. Quien nous a expliqué les modalités de surveillance et d’alerte, au travers du plan ORSEC, puis les conséquences estimées d’une rupture pourtant bien improbable : 23 000 personnes impactées, des évacuations massives, une vague de 10 mètres, et des dégâts terrifiants !
Le Lcl Durand nous a ensuite expliqué son rôle de DMD dans un tel contexte : bien que situé dans un « désert militaire », il y représente l’ensemble de l’Institution et sa capacité d’intervention, en complément de forces du ministère de l’intérieur, qui pourraient être débordées ( !). La PIA 3.35, texte de référence de cette chaîne militaire dédiée à l’appui des secours en métropole, est en ligne sur Internet : elle précise le rôle-clef du DMD, qui restera le chef des éléments militaires mis à disposition d’un préfet. Son exposé précisait enfin les modes d’attaque d’un barrage, faisant remarquer la solidité de l’ouvrage et la complexité opératoire pour bien peu de résultat : rassurant !
Les questions-réponses ont permis à M. Rosa, sous-préfet de l’arrondissement de Château-Chinon, de détailler les modalités de cette gestion de crise.
La section hôtelière du lycée Mitterrand nous a concocté un repas exemplaire, servi dans les règles de l’art par une équipe de jeunes motivés et coachés par la première « meilleure ouvrier de France » de cette profession : bravo à eux pour cette magnifique prestation, saluée par un ban bourguignon.
L’après-midi nous a conduits sur le barrage lui-même, puis sous le barrage : dominés par 56 mètres de béton, les visiteurs étaient très attentifs aux explications délivrées par les experts de l’ouvrage.
Enfin, nous avons rejoint le cimetière franco-britannique du Coezon, site mémoriel du maquis Bernard où vécurent plus de 1200 hommes. Au départ simple lieu de refuge, il devint combattant et fut un appui décisif en harcelant les troupes allemandes durant leur retraite, appuyé par des SAS. Les explications données par le Col (ER) Roncin étaient passionnantes et émouvantes.
Après quelques instants de recueillement, venait le temps du retour : une très belle journée, appréciée de tous, qui a donné des informations essentielles et ouvert des « portes pédagogiques » aux enseignants. Donc… à poursuivre !

Le trinôme académique de Bourgogne